Article de Stéphanie Gendron dans le Placoteux d'hier

 

Zone orange : « La situation est fragile au Bas-Saint-Laurent » – Sylvain Leduc


Même si le nombre de cas de COVID-19 augmente moins rapidement qu’au début septembre dans le Bas-Saint-Laurent, les nouveaux sont particulièrement délicats avec des éclosions en milieu hospitalier et résidence pour personnes âgées.

Le Directeur de la Santé publique du Bas-Saint-Laurent Sylvain Leduc se dit solidaire de la décision du gouvernement de faire passer la région en zone orange, soit en zone d’alerte.

« Au cours des dernières semaines, après une situation assez délicate, les cas se sont poursuivis et touchent maintenant non plus seulement des jeunes qui ont fait la fête, mais des professionnels de la santé et des gens dans des résidences de personnes âgées », a-t-il dit.

En palier orange, on ne peut pas accueillir plus de six personnes par résidence, de deux ménages différents maximum. Les rassemblements publics intérieurs et extérieurs passent à 25 personnes maximum, mais toujours à 2 m.

« Avec 800 cas par jour, aucune région ne devrait être dans le vert, la situation est critique au Québec et ça nécessitait un coup de barre. Ici, la situation est fragile. Le passage au niveau orange est utile et nécessaire. On veut garder nos écoles ouvertes, nos commerces ouverts et notre système de santé en mesure de répondre à tous les besoins», a-t-il ajouté.

Rappelons que l’on rapporte une éclosion à l’hôpital de Rivière-du-Loup (six cas mardi). La transmission a ralenti au Kamouraska et on compte cinq cas actifs dans cette MRC.

« Chaque cas présentement est délicat et sensible à gérer. Géographiquement, nous sommes situés entre Chaudière-Appalaches, en zone rouge, et la Gaspésie qui connaît une transmission importante », d’ajouter Dr Leduc.

Dans les restaurants, le nombre de personnes maximal permis à une table sera de six provenant d’au maximum deux adresses. La vente d’alcool se terminera à 23 h et les établissements devront fermer à minuit. Dans les bars, un nombre maximal de deux personnes par table sera permis. Il est dorénavant fortement recommandé d’éviter de se déplacer entre les régions.

Dans les milieux de vie, tels que les CHSLD, les ressources privées pour aînés, les ressources intermédiaires et les ressources de type familial, seules les visites nécessaires à des fins humanitaires et celles des proches aidants apportant une aide significative à un usager sont autorisées.

Reprise des cours au Cégep et manifestation

 

Maxime Paradis

VENDREDI, 25 SEPTEMBRE 2020 / PUBLIÉ DANS À LA UNEACTUALITÉS

Cégep de La Pocatière : Une manifestation dans le plus grand respect des règles

Photos : Loïc Blier.

Désinfection des mains, port du couvre-visage, distanciation physique appliquée à la lettre, slogan respectueux et présence policière. La trentaine d’étudiants qui ont manifesté le 25 septembre en matinée devant le Cégep de La Pocatière a donné l’exemple à un point tel, en cette période trouble de la COVID-19, qu’ils en ont pratiquement fait oublier la raison de leur mobilisation : la reprise des activités parascolaires.

Réunis aux aurores en cette première journée de reprise des cours en formule hybride, ces étudiants, évoluant pour la plupart au sein des équipes sportives des Gaulois, réclamaient la reprise des activités parascolaires, qui demeurent suspendues au sein du cégep depuis l’éclosion de cas de la COVID-19 qui a mené à une suspension de deux semaines des cours en présentiel au sein de l’établissement.

 

Les manifestants et l’organisateur de ce rassemblement, Samuel Blouin, étudiant de 3e année en sciences humaines et joueur au sein de l’équipe de football des Gaulois, avaient un message clair à adresser à la direction de l’établissement et à la Santé publique : « Nous faisons partie de la solution ».

« Nous ne sommes pas ici pour manifester contre notre cégep. Au contraire, on veut démontrer que nous sommes responsables et que nous sommes capables de suivre les consignes sanitaires imposées par la Santé publique, ce qui ne devrait pas poser problème pour la reprise des activités parascolaires », a mentionné le porte-parole.

 

La directrice générale de l’établissement, Mme Marie-Claude Deschênes, est sortie dès les premières minutes de la manifestation parler aux étudiants présents. Elle s’est dite solidaire avec eux et fière de constater l’application rigoureuse des consignes sanitaires au sein du rassemblement.

 

« Les étudiants avaient pris la peine de nous aviser qu’ils allaient manifester ce matin. Ils ont fait les démarches eux-mêmes pour s’assurer d’une présence policière. C’était important pour moi d’aller souligner le sérieux avec lequel ils s’étaient organisés pour manifester leur déception, ce qui est dans leur plein droit et à la fois tout à fait légitime », a-t-elle ajouté.

 

La directrice précise toutefois que la décision de maintenir les activités parascolaires suspendues, pour le moment, était en cohérence avec les recommandations formulées par la Santé publique. Celle-ci aurait recommandé au Cégep de reprendre seulement les activités jugées « essentielles », ce que l’établissement considère comme étant l’enseignement devant se dérouler en présentiel.

 

« Les étudiants doivent savoir que l’éclosion d’il y a deux semaines n’est plus ce qui pèse dans la balance aujourd’hui. La situation a évolué partout au Québec et beaucoup d’autres facteurs entrent en ligne de compte. La situation géographique du Cégep, à cheval sur deux régions administratives de couleurs différentes — Chaudière-Appalaches, orange et Bas-Saint-Laurent, jaune — est de ceux-là », a-t-elle résumé.

 

Marie-Claude Deschênes mentionnait toutefois que la situation pourrait être amenée à évoluer positivement en faveur des étudiants. Une rencontre avec Santé publique régionale, où la question de la reprise des activités parascolaires sera abordée, entre autres, est prévue le 28 septembre.


Suspension des cours au collégial : Des enseignants préoccupés

 

Suspension des cours au collégial : Des enseignants préoccupés


La suspension des cours en présentiel jusqu’au 24 septembre à l’ITA, Campus de La Pocatière et au Cégep de La Pocatière, préoccupe les enseignants, surtout en ce qui a trait aux laboratoires pratiques. Même s’ils étaient préparés à ce confinement, leurs représentants syndicaux parlent d’une situation qui est loin d’être idéale.

Le représentant sortant de l’exécutif local du Syndicat des professeurs de l’État du Québec (SPEQ), Benoît Garon, avoue que le corps professoral de l’ITA, Campus de La Pocatière avait prévu dans ses plans de cours une suspension des cours en présentiel, mais plus tard en session. Un condensé d’activités pratiques devait se dérouler principalement dans les premières semaines de la session d’automne.

« Le fait que le confinement arrive si tôt pour les étudiants, ça nous déculotte un petit peu », a-t-il reconnu.

La conseillère en communication institutionnelle à l’Institut de technologie agroalimentaire, Annie Marcotte, se veut tout de même rassurante et écrit que « certains laboratoires auront lieu avec une approche pédagogique adaptée à distance, tandis que d’autres seront reportés dans le temps. »

De son côté, la directrice des études par intérim, Monique Lambert, va plus loin. « Il y a différentes façons de développer les compétences liées aux apprentissages des laboratoires traditionnels. On peut y aller de mises en situation, d’analyses de cas, de problématiques amenées différemment auprès des étudiants de façon à ce qu’ils poursuivent leurs apprentissages de la même façon qu’ils le feraient par le biais de la pratique habituelle. »

Si Benoît Garon croit qu’il est possible que certains laboratoires extérieurs soient reportés plus tard en automne, advenant que la suspension des classes en présentiel ne soit pas prolongée au-delà du 24 septembre et qu’une température clémente soit au rendez-vous en octobre, ils se questionnent néanmoins sur l’impact d’un mode d’enseignement 100 % virtuel sur la formation globale des étudiants

« Si on peut rouvrir comme prévu le 24 septembre, ça sera un moindre mal, mais si ça se poursuit, ça sera pénalisant. La direction de l’établissement aura beau dire que les étudiants actuels auront les mêmes compétences que les cohortes passées lors de leur diplomation, mais c’est faux. Leur niveau de maîtrise des connaissances acquises ne sera pas le même quand viendra le temps de les appliquer sur le terrain si nous ne sommes pas en mesure de leur offrir la formation pratique qu’ils viennent habituellement chercher chez nous. »

La directrice des études reconnaît que la voie d’enseignement offerte normalement par l’ITA est aujourd’hui perturbée par la situation exceptionnelle de la COVID-19. Elle affirme tout de même que l’institution a un plan C en main si la situation n’évolue pas dans le sens espérer afin de continuer à enseigner des apprentissages de qualité aux étudiants.

« Cela va de soi que l’ITA est reconnue pour offrir des programmes où la manipulation et la pratique prennent beaucoup de place dans l’enseignement. Il faudra continuer d’être agile dans nos façons de faire sans perdre de vue la qualité de l’enseignement et mettre en place d’autres plans, au besoin », précisait-elle.

Cégep de La Pocatière

Au Cégep de La Pocatière, le directeur des études Steve Gignac mentionnait au Placoteux que les enseignants de l’établissement avaient, tout comme ceux de l’ITA, tenu compte d’un retour possible à l’enseignement entièrement à distance dans la préparation de leur session d’automne. Là aussi, la suspension des laboratoires en présentiel fait que ceux-ci se dérouleront en mode virtuel.

« Ce n’est pas optimal, mais la situation que nous vivons nous exige de s’adapter. Nous avons développé notre expertise en formation en distance, mis en place des outils et libéré les conseillers pédagogiques afin d’accompagner les enseignants. Nos enseignants ont à cœur la réussite des étudiants. Qu’un cours soit offert en présence ou à distance, ils ont toujours le souci d’offrir un enseignement de qualité et mettent en place des activités pédagogiques intéressantes, stimulantes, engageantes, qui permettront aux étudiants de développer les compétences ciblées. »

Le président du Syndicat des enseignantes et des enseignants des Campus de La Pocatière et de Montmagny (SEECLPM), David Boutin, est quant à lui d’avis que « rien ne remplace un laboratoire 100 % en présentiel ». « Le fait que le Cégep de La Pocatière ait choisi de privilégier lesdits laboratoires dans leur gestion du présentiel vs à distance est éloquent », poursuit-il. Il confirme toutefois que l’équipe de professeurs du Cégep était déjà à pied-d’œuvre afin d’ajuster leurs enseignements aux étudiants à la suite de l’annonce de la suspension des cours en présentiel, le 9 septembre en soirée.

« Même si nous sommes prêts à toute éventualité, ce qui est le plus difficile à gérer, en ce moment, c’est l’incertitude qui entoure une reprise éventuelle des cours en présentiel. Cette adaptation est-elle pour deux semaines, ou tout le reste de la session ? Elle est là, la grande question. »

Article du Placoteux sur l'ITA et la Covid

 

COVID-19 : L’ITA, Campus de La Pocatière sur le qui-vive

L’ITA, Campus de La Pocatière. Photo : Maxime Paradis.

L’ITA, Campus de La Pocatière est sur le qui-vive. Certains de ses étudiants pourraient avoir contracté la COVID-19 à la suite d’une soirée privée qui, selon les dires de plusieurs, aurait rassemblé une centaine de jeunes provenant de plusieurs régions, dont un qui a depuis été testé positif au virus.

Le Placoteux a rencontré huit étudiants de l’ITA et également du Cégep de La Pocatière qui attendaient devant la clinique de dépistage de la COVID-19, voisine de l’école polyvalente de La Pocatière, le 8 septembre en après-midi. Tous avaient participé à ladite soirée privée tenue dans une résidence de La Pocatière, le dimanche 30 août dernier.

« Ça rôde depuis huit jours environ. Avoir su, je ne serais pas allé voir ma famille à Québec pour la fête du Travail », de confier l’un d’entre eux.

L’information qu’une personne ayant participé à cette soirée aurait été testée positive à la COVID-19 s’est répandue comme une traînée de poudre sur les médias sociaux depuis 24 h, de confier un autre qui en avait long à dire sur le sujet.

« Il y avait plus de 100 personnes qui provenaient de toutes les régions du Québec. Les gens au party devaient avoir entre 16 et 23 ans. La personne qui nous a confirmé être positive à la COVID-19 n’étudie pas à La Pocatière, mais ç’a vraiment eu l’effet d’une bombe », s’est-il exclamé.

Aucun d’entre eux n’a encore de symptômes, ont-ils assuré, mais plusieurs connaissent quelqu’un de proche qui pourrait avoir des symptômes s’apparentant à ceux de la COVID-19, ce pour quoi ils ont tous décidé de se faire dépister.

Quatre cas ?

Selon eux, trois autres personnes ayant assisté à cette soirée auraient été déclarées positives depuis que le premier cas s’est dévoilé. La responsable des communications au CISSS du Bas-Saint-Laurent, Ariane Doucet-Michaud, n’a pas confirmé ce chiffre, mais mentionne que les cas positifs liés à cet événement sont dans Chaudière-Appalaches.

« Ils ont été en contact avec des personnes du Kamouraska, de Rivière-du-Loup et du Témiscouata. On invite les gens à redoubler de prudence », a-t-elle indiqué.

À l’ITA, Campus de La Pocatière, le directeur de l’établissement Sylvain Gingras s’est dit préoccupé, même si personne des 325 étudiants de la maison d’enseignement ni la centaine d’enseignants, membres du personnel et partenaires gravitant au sein de l’institution n’ont encore été déclarés positifs. « L’inquiétude a pris chez certains étudiants, ils vont se faire tester et on verra après pour la suite », a-t-il ajouté.

Des mesures particulières, qui s’ajoutent à toutes les autres déjà en place, ont tout de même été prises, confirme-t-il. Le noyau d’étudiants ayant participé à ce qu’il qualifie « d’activités sociales non supervisées par l’ITA » suivent désormais leurs cours en mode non présentiel, le temps qu’ils aient leurs résultats.

« Notre message : si vous avez le moindre doute, isolez-vous, suivez les directives de la santé publique et allez vous faire tester si vous ressentez des symptômes », déclare Sylvain Gingras.

La directeur du Campus précise que son établissement est en contact avec la Direction de la santé publique du Bas-Saint-Laurent et qu’il suivra ses recommandations, advenant des cas déclarés positifs au sein des étudiants. « S’il faut basculer totalement en mode non présentiel pour une période déterminée, c’est ce qu’on fera », a-t-il avoué.

Précisons que Le Placoteux a également contacté le Cégep de La Pocatière. Celui-ci donnera suite demain, mercredi.

Maxime Paradis

MARDI, 08 SEPTEMBRE 2020 / PUBLIÉ DANS À LA UNEACTUALITÉS